Cette annonce du Premier Ministre était attendue par le GNI, le Groupement National des Indépendants de l’Hôtellerie & de la Restauration qui depuis des années plaide pour la création d’une véritable filière de valorisation des biodéchets dans la restauration.
Les annonces du Premier Ministre vont dans le bon sens, lorsqu’il affirme qu’il veut « sortir les biodéchets des poubelles » et plus encore lorsqu’il précise vouloir agir « en recourant à la mise en place d’une tarification incitative de la gestion des déchets ». Mais pour Stéphan Martinez, l’emblématique Président de la Commission Qualité et Développement Durable du GNI, l’essentiel des mesures que porte le GNI reste à construire et surtout à mettre en œuvre : « cette annonce est pour nous un coup d’envoi. Nous voulons travailler avec le gouvernement, les députés et sénateurs, les élus locaux, à définir un cadre règlementaire moderne et ambitieux qui incite à la valorisation des biodéchets plutôt qu’à leur incinération ou enfouissement. Les biodéchets sont des matières premières secondaires. Nous savons comment les valoriser, nous devons maintenant le faire. »
Le premier levier doit être la fiscalité.
« Nous proposons d’adapter la fiscalité pour rendre la valorisation des déchets moins chère. Le gouvernement l’a compris mais à ce jour ce sont surtout les collectivités qui vont bénéficier des mesures incitatives annoncées, pas les hôteliers ou les restaurateurs.
Certes, la TVA sur les opérations de collecte et de valorisation auxquelles les professionnels auront recours seront moins chères lorsqu’elles ne seront plus taxées au taux normal de la TVA mais au taux réduit. Mais encore faut-il que les restaurateurs et les hôteliers soient incités en amont à recourir à ces solutions plutôt qu’à déposer leurs biodéchets dans les poubelles avec le tout-venant. Or ce n’est pas le cas.
Aujourd’hui, le professionnel exemplaire qui trie et valorise ses biodéchets doit recourir aux services d’un collecteur privé et s’acquitter d’une facture. Autrement dit le bon élève doit payer pour son attitude responsable. « Il faut inverser le dispositif sans pénaliser nos professionnels. C’est tout l’enjeu de la création de cette filière de valorisation des biodéchets et tout l’intérêt des mesures fiscales qui doivent être prises. Le gouvernement ne peut pas ignorer cet aspect du projet » explique Stéphan Martinez.
Le GNI veut renouer des liens cohérents avec les agriculteurs.
La création d’une filière de valorisation des biodéchets exige aussi de travailler à nouveau en lien direct avec les agriculteurs.
De la fourche à la fourchette puis au champ, dans un cercle vertueux, les biodéchets seront transformés en biogaz, leur résidu – le digestat – sera mis à disposition des agriculteurs. Tout comme les composts. « Nous sommes déjà en contact avec les représentants des agriculteurs qui sont prêts à s’engager à nos côtés et à récupérer nos composts et digestats pour alimenter les sols à la condition que nous leur garantissions des matières de qualité. » explique Stéphan Martinez. « Il s’avère que nous savons faire. C’est bien ensemble que nous pourrons réaliser nos objectifs. »
Une méthode rodée pour des résultats probants !
« Et pour cause, le GNI a mené il y a 3 ans déjà, avec l’ADEME, la Région Ile de France, la Mairie de Paris et le Syctom, une expérimentation de tri, de collecte et de valorisation des biodéchets auprès de 80 restaurants en 2016. Pour chacun de ces restaurants, nous avons pris soin de former le personnel à une méthode de tri simple et efficace garantissant moins de 2% d’erreurs ! De quoi rassurer tous les agriculteurs sur la qualité irréprochable de la valorisation de nos biodéchets et leur permettre d’utiliser nos produits en toute sérénité dans leurs exploitations, conclut fièrement Stéphan Martinez. Nous avons collecté 580 tonnes de biodéchets alors que l’objectif initial était de 200 tonnes ! »
Un gisement de richesses considérable.
L’opération menée par le GNI avec la start-up Moulinot a été un vrai succès que Stéphan Martinez veut généraliser tellement le potentiel est énorme.
Par méthanisation, une tonne de déchets alimentaires permet de générer 100 m³ de biogaz et 900 kg de digestat azoté. Le biogaz peut être directement réinjecté dans le réseau ou transformé en électricité et en chaleur (cogénération).
Par compostage, une tonne de déchets alimentaires permet de produire entre 300 et 500 kg de compost de haute qualité.
Or, le secteur de l’hôtellerie et de la restauration produit chaque année près de 10 millions de tonnes de biodéchets. Nous pouvons imaginer de produire à terme 1 milliard de m³ de biogaz par an correspondant à la consommation annuelle de plus de 3 millions de logements !
Le projet est ambitieux mais réaliste. C’est pourquoi, dans les prochaines semaines, Stéphan Martinez continuera son travail de sensibilisation dans l’intérêt des hôteliers et des restaurateurs. « Je participerai activement aux travaux qui seront menés dans le cadre de la Conférence nationale des territoires, à laquelle le GNI est d’ores et déjà invité à participer. »
GNI de l’Hôtellerie et de la Restauration
Le GNI est la seule Organisation Professionnelle indépendante au service des hôtels, cafés, restaurants, traiteurs organisateurs de réception et établissements de nuit indépendants et patrimoniaux. Didier Chenet est président du GNI-SYNHORCAT et du GNI, Pascal Droux, président du GNI-FAGIHT est président délégué du GNI, Philippe Quintana, président du GNI Conseil des Territoires est également président délégué du GNI.
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