Le GNI salue les mesures prises en faveur du secteur du tourisme annoncées lors du comité interministériel tourisme réuni le lundi 7 novembre, sous la présidence de Manuel Valls. Face à l’urgence d’enrayer la chute de fréquentation que connaît la destination France, le GNI sollicitait un soutien fort de la part du gouvernement notamment en matière de sécurité, principale source d’inquiétude pour les touristes. Le déblocage de 42, 7 millions destinés à relancer la destination France est un signal fort lancé en direction des professionnels du tourisme.
Pour le GNI, restaurer la confiance des touristes en instaurant des dispositifs de sécurité visibles et conséquents était devenu indispensable et il salue donc ces mesures. En effet, alors même que le gouvernement avait réagi très rapidement, aux lendemains du 13 novembre 2015, afin de renforcer la sécurité, les attentats de Belgique, puis de Nice avaient donné un véritable coup d’arrêt à un secteur touristique déjà en souffrance. Il devenait essentiel et urgent de rétablir un sentiment de sécurité et d’apaiser les inquiétudes des touristes. Les fonds promis seront en totalité affectés à la sécurité notamment par l’installation de caméras de vidéosurveillance à Paris, sur les axes routiers stratégiques, aux abords des hôtels aux portes de Paris et des principaux établissements culturels français ou bien encore le renforcement des effectifs pour la sécurité des festivals. Chaque département sera également doté d’un "correspondant sécurité tourisme " et un label "sécurité site touristique " permettra d’attester des actions conjointes en matière de sécurité menées par les professionnels et les forces de sécurité. Le tout vise à assurer la sécurité de nos compatriotes comme des touristes étrangers et à les rassurer. Aussi, dans l’intérêt du secteur, le GNI souhaite que ces dispositifs prennent effet le plus rapidement.
Si pour le GNI, ces mesures constituent un excellent levier de communication pour les campagnes sur internet et les réseaux sociaux, décidées en lien avec les acteurs du tourisme, il estime cependant que le maintien de l’état d’urgence constitue toujours un frein pour la reprise car il brouille le message diffusé hors de nos frontières. La symbolique que recouvre "l’état d’urgence" mais aussi la confusion avec "l’état de guerre" que certains entretiennent à dessin continu d’effrayer et la question de sa dénomination doit être à nouveau posée.
Le GNI reconnaît que l’effondrement de fréquentation est imputable à plusieurs facteurs tels les attentats meurtriers, le sentiment d’insécurité que l’état d’urgence ne vient pas tempérer et les nombreuses grèves et manifestations violentes du printemps. Néanmoins, après des mois de difficultés les professionnels et leurs trésorerie souffrent c’est pourquoi le GNI demande qu’à ces mesures de sécurité s’ajoutent des mesures financières en direction des professionnels via la Banque Public d’Investissement (BPI) et par un rééchelonnement de leurs dettes par leurs établissements bancaires.
Ces éléments conjoncturels aussi graves soient-ils n’expliquent pas toutes les difficultés...
De manière structurelle, il apparaît aussi que le secteur est entré dans une véritable crise en raison de la concurrence parfaitement déloyale de nouveaux acteurs se revendiquant de l’économie dite collaborative vers lequels les clients se tournent afin de profiter de prix plus attractifs en l’absence de charges sociales et fiscales. Il est donc urgent de rétablir une équité sociale et fiscale entre les différents acteurs.
Ainsi, alors même qu’est actuellement débattu le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 (PLFSS), le GNI est particulièrement attentif aux discussions relatives à l’article 10. En effet, celui-ci prévoit que le loueur d’un meublé de tourisme dont les gains de ce fait atteignent la somme de 23.000 euros par an devra être considéré comme un professionnel et s’acquitter dès lors des charges sociales dues auprès du Régime Social des Indépendants. En ces termes, cet article constitue un premier pas vers la régulation de la pratique des meublés de tourisme dont la croissance est exponentielle mais, pour le GNI, il faut aller plus loin. Il demande donc à ce que ce seuil incompréhensible de 23.000 € soit divisé par 3, par décence pour ceux qui n’ont pas de patrimoine pour arrondir largement leurs fins de mois et par respect de tous les professionnels qui investissent, emploient et respectent les obligations réglementaires, sociales et fiscales. Il continue par ailleurs de demander la transmission directe du récapitulatif des revenus des loueurs de meublés par les plateformes à l’administration fiscale ainsi que l’assujettissement des locations de meublés à la TVA (sauf pour les baux longues durées (9 mois et 1 an) à l’exception des locations de chambres chez l’habitant en sa présence.
Pour le président et les présidents délégués du GNI, "le redressement du secteur touristique exige la mise en œuvre de l’ensemble de ces mesures, toutes indispensables et complémentaires. Nous resterons vigilants pour que les aides du gouvernement ne profitent pas à tout ce pan de l’économie noire du tourisme générée par les acteurs de cette économie dite collaborative."