Dans son rapport sur le financement de la société du Grand Paris, remis jeudi 6 septembre 2018 au Premier Ministre, Gilles Carrez, Député LR du Val de Marne, évoque la possibilité de créer une taxe de séjour régional qui pourrait selon lui être de 30% du montant de la taxe de séjour communale. Cette taxe de séjour régionale rapporterait près de 30 millions d’euros de recettes par an permettant de finaliser le financement de la construction du réseau du Grand Paris Express.
Le GNI, AhTop et l’ensemble des hôteliers que fédèrent ces 2 organisations leaders sur Paris dénoncent « une provocation fiscale de la part d’un député davantage habitué à combattre la frénésie taxatrice de l’Etat - pour reprendre l’une de ses expression - et demande au Gouvernement d’écarter une proposition qui va à l’encontre de la promesse faite aux français de ne pas augmenter les impôts. »
Pour Didier Chenet, Président du GNI « ce rapport est un non-sens économique ».
Comment son auteur peut-il aussi écrire une chose et faire son contraire ? Comment peut-il poser pour principe de « rechercher des recettes dans les dispositifs existants, sans créer de taxe nouvelle » et poursuivre en proposant « la création d’une part régionale de la taxe de séjour ». Comment peut-il ignorer qu’il s’agira d’un impôt nouveau pour les 27 millions de français qui visitent la capitale et sa région chaque année ?
Comment son auteur peut-il écrire que « la taxe française de séjour demeure limitée en comparaison à d’autres métropoles européennes » alors que la taxe de séjour à Paris est égale ou presque égale au double de celle de villes comme Barcelone, ou Rome ! Et comment peut-il ignorer que la taxe de séjour a déjà doublée à Paris entre 2010 et 2016 ? »
Et Didier Chenet de poursuivre : « Cette proposition montre ô combien trop de nos politiques sont encore déconnectés de la réalité. Gilles Carrez propose de taxer davantage les hôteliers et leurs clients. Or les hôtels et les résidences contribuent déjà pour plus de 80% aux montants collectés de la taxe de séjour ! Il suffit ! Plutôt que d’impôts nouveaux, nous recommandons simplement de veiller à la collecte de cette taxe auprès de tous ceux qui y sont assujettis. Je pense aux plateformes digitales et aux loueurs de meublés de tourisme dont tout le monde s’accorde à dire qu’ils échappent à toute fiscalité ou presque ! La solution est à portée de main avec le projet de loi ELAN sur le logement. Il suffirait en effet que cette loi autorise les maires qui le souhaitent à mettre en œuvre dans leur commune une procédure d’enregistrement des meublés de tourisme pour qu’ils puissent enfin les identifier et collecter les taxes dues, notamment la taxe de séjour. »
Serge Cachan, Président d’AhTop, dénonce, pour sa part, une atteinte à la compétitivité d’une hôtellerie parisienne qui peine à retrouver ses niveaux antérieurs aux attentats de 2015. « Si les touristes reviennent, force est de constater que les prix demeurent très faibles pour des raisons de compétitivité. Nous ne pouvons pas nous permettre d’augmenter nos prix sauf à perdre une partie de notre clientèle, notamment celle d’affaires. Paris est déjà une des villes d’Europe les plus taxées, n’en rajoutons pas ! Cette nouvelle taxe est décidément une très mauvaise idée ! »
Pour le GNI et l’AhTop, cette proposition va totalement à l’encontre de la volonté du Gouvernement de faire du tourisme un moteur de la croissance française. « Pour attirer 100 millions de touristes et doubles nos recettes, nous avons besoin d’un cadre règlementaire et fiscal stable et équitable entre tous les acteurs. Nous demandons au Gouvernement de rejeter la proposition du député Carrez et d’inclure dans le projet de loi Élan la possibilité pour toutes les communes de France de recourir à l’enregistrement des meublés, ainsi que des modalités d’enregistrement incontestables. L’argent récolté dépassera largement les besoins du seul projet du Grand Paris, car on ne saurait oublier les besoins de financement du développement touristique de toutes les régions de France. »
A propos de
GNI de l’Hôtellerie & de la Restauration
Le GNI est la seule Organisation Professionnelle indépendante au service des hôtels, cafés, restaurants, traiteurs organisateurs de réception et établissements de nuit indépendants et patrimoniaux. Didier Chenet est président du GNI et du GNI-SYNHORCAT, Pascal Droux, président du GNI-FAGIHT est président délégué du GNI, Philippe Quintana, président du GNI-CT-CHRD est également président délégué du GNI.
AhTop
Créée le 21 Juillet 2015 et déjà forte de près de 30.000 adhérents, l’AhTop (Association pour un Hébergement et un Tourisme Professionnels) a vocation à fédérer l’ensemble des professionnels de la filière touristique et unifier en son sein tous les acteurs économiques pour promouvoir un hébergement de qualité et un haut niveau de service et contribuer ainsi à l’attractivité touristique de la France. Elle rassemble les organisations syndicales telles que le GNI-SYNHORCAT, la GNI-FAGIHT qui en sont membres fondateurs, la FNAIM, l’UNIS, le SNPI, Best Western® Hotels & Resorts, groupe hôtelier international, la fédération des professionnels parisiens des chambres d’hôtes ainsi que différents acteurs de la filière touristique française (secteur hôtelier, chambres d’hôtes, auberges de jeunesse, restauration, agences de voyage, professions immobilières et syndics de copropriété).
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