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L’édito de Catherine Quérard : à l’heure de l’entre deux tours des élections législatives

De nombreux candidats aux élections législatives anticipées se sont épanchés ces derniers jours sur les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Ils reprochaient aux professionnels du secteur de recourir en nombre à une main d’œuvre étrangère, qui au surplus serait parfois dénuée de titre régulier de travail.

Ces candidats enjoignent aux professionnels de recruter « français » faisant savoir qu’en « payant plus » c’est possible ! D’autres leur emboitent le pas, proposant ainsi de porter à 1 600 euros net le smic mensuel.

 

Notre secteur se retrouvant ainsi au cœur des débats qui agitent la campagne, je souhaite, dans le respect de l’apolitisme de notre organisation, profiter de l’entre deux tours de ces élections pour répondre à ces critiques et affirmations dénuées de fondement qui viennent stigmatiser les professionnels.

 

D’abord, je rappelle à ces candidats aux élections législatives que le secteur des HCR fait face depuis des années à une pénurie de personnel. Encore cette année, avec près de 400 000 emplois de plus de 6 mois à pourvoir, notre secteur d’activité est le premier recruteur de France selon France travail.

 

Afin de faire face à cet important besoin en main d’œuvre, le GHR et les professionnels ne sont pas restés inactifs, ils ont pris des mesures.

La plus importante à consister lors de ces deux dernières années, à augmenter de plus de 20% les minimas salariaux dans la profession.

Le salaire minimum dans le secteur a ainsi été porté à plus de 2 000 euros bruts soit 1 600 euros net, comme le réclament aujourd’hui certains. Même si, force est de le reconnaitre, il faut travailler 39 heures par semaine. Mais on n’a rien sans rien.

Grâce à ces hausses de salaires, en deux ans le taux de difficulté de recrutement a baissé de plus de 5 points. Mais les besoins restent considérables à tel point que chaque année 200 000 postes ne trouvent pas preneur.

 

C’est donc bien en raison du nombre de postes à pourvoir que les professionnels du secteur sont contraints de se tourner vers une main d’œuvre étrangère qui représente aujourd’hui 20% des effectifs du secteur. Ce chiffre peut monter à un emploi sur trois dans certains cas comme les cuisiniers à Paris et en l’Ile de France.

 

Ensuite, il est important de rappeler que ces travailleurs étrangers sont titulaires d’un titre de séjour et de travail régulier. Le GHR ne peut accepter qu’il en soit autrement : Aucune embauche sans titre de séjour et de travail ne peut être tolérée. C’est une question de concurrence équitable entre tous les acteurs.

 

Certes, il s’avère que parfois des travailleurs étrangers se prévalent d’un titre de travail dont ils révèlent après coup qu’ils n’en sont pas les titulaires. Des spécialistes estiment leur nombre à 5 ou 7 000 par an. C’est à ce moment là que se pose la question du licenciement pour usurpation de titre de travail ou de la régularisation.

 

Dans le contexte de pénurie de main d’œuvre, beaucoup d’employeurs choisissent cette voie de la régularisation une voie que la dernière Loi immigration de janvier 2024 et sa circulaire autorisent à condition que nos métiers soient enfin reconnus comme étant des métiers en tension.

 

La procédure de révision de ces listes est en cours. Comme je l’écrivais au Premier Ministre le 10 juin 2024, au lendemain de la dissolution de l’Assemblée Nationale, «  le travail peut et doit continuer ».

 

Ces précisions apportées, il me reste à vous inviter à aller voter se rappelant que quelle que soit les arguments de campagne avancés par les candidats, le résultat des urnes est le seul qui soit légitime.

 

Bien à vous

 

Catherine QUERARD
Présidente

Chemin