Les chiffres viennent d’être publiés par Atout France et le gouvernement. Avec 100 millions de visiteurs, la France a été, en 2024 le pays le plus visité au monde par les touristes.
Une première place qui satisfait notre orgueil national, assurément.
Une première place qui a aussi des retombées économiques, financières et sociales indéniables. Elle a généré 71 milliards d’euros de recettes internationales en 2024 nécessité l’emploi de plus d’un million de salariés.
Mais cette « année record pour le tourisme français » pour reprendre les termes employés par le gouvernement ne doit faire oublier la réalité de nos entreprises et un autre record. Celui des défaillances d’entreprises qui atteint le nombre record de 67 830 en 2024 dont 8 714 concernent le seul secteur des hôtels, cafés, restaurants.
L’analyse de ce dernier chiffre permet de constater que les défaillances ont encore augmenté en 2024 par rapport à 2023 de 9,3% dans la restauration et pire encore de 16,8% dans l’hôtellerie. Chaque jour en 2024, près de 20 restaurants ont mis la clef sous la porte. 446 hôtels ont disparu au cours de l’année passée.
Les raisons sont parfaitement identifiées. La hausse des charges d’exploitation, matières premières, énergie, masse salariale, combinée avec un alentissement d’activité que la hausse des prix n’a pas permis de compenser, a entrainé une chute des marges. Les établissements sont à la peine pour rembourser leur PGE.
Plus encore, ils ne peuvent pas investir. Selon la Banque de France seulement 4 hôtels sur 10 et 3 restaurants sur 10 seraient éligibles à un prêt. Comment dans ces conditions espérer accueillir correctement nos futurs clients et conserver notre place de leader mondial du tourisme ?
Manifestement, le temps n’est pas aux félicitations sur les résultats du tourisme français mais plutôt aux préoccupations sur son avenir. L’urgence est à sauver nos entreprises et à leur permettre d’investir.
Des mesures s’imposent et en premier lieu un gel des PGE afin de permettre aux chefs d’entreprises de reconstituer une trésorerie et de négocier de nouveaux prêts indispensables à la modernisation de leurs structures.
C’est le message que je porte auprès des ministres et parlementaires que je rencontre jour après jour. Celui de l’avenir de notre tourisme et de ses acteurs.
Le travail continue.
Catherine QUÉRARD
Présidente